Présentation des recherches sur les eaux du Jorat (Vaud), les jessour (Tunisie) et la revitalisation de la Chamberonne (Vaud)

Dans le cadre du Séminaire de recherche « Pol'eau » et du cours «Gestion de l’eau».

La Chamberonne. Crédit : Décanat GSE.

Lundi 20 mai 2019 - 13h15 à 15h00

Amphipôle 315.1

Projet "Les eaux du Jorat » - Mélanie Clivaz
Plus grand massif forestier d’un seul tenant du Plateau suisse, le Jorat est également une terre d’eau. Nombreux sont les cours d'eau qui y prennent leur source. Depuis des siècles, les sources les plus importantes ont été captées pour alimenter en eau potable les habitants de la région. Le projet « Eaux du Jorat », financé par la Fondation MAVA, avait pour objectifs d’établir un diagnostic des ressources en eau, des usages et des infrastructures de l’exploitation de l’eau potable dans le périmètre concerné par le projet de Parc naturel périurbain du Jorat et ses environs et de développer une approche permettant de « quantifier » les services écosystémiques fournis par les forêts du Jorat pour l’approvisionnement en eau des communes de la région. Aujourd’hui, toutes les communes du Jorat parviennent à subvenir à leurs besoins en matière d’eau potable, soit de manière autonome en consommant exclusivement l’eau de leurs propres sources, soit en achetant de l’eau à une autre commune ou association. La gestion des ressources en eaux n’est cependant pas sans contrainte et menace pour les communes. Ce projet a donc permis de dresser un état des lieux des contraintes rencontrées par les gestionnaires et les distributeurs d’eau potable dans le Jorat ainsi que des menaces pouvant peser sur l’approvisionnement en eau potable à l’avenir. 
 

Projet « Ma Chamberonne » - Emmanuel Reynard 
La Chamberonne est la rivière qui traverse le campus de Dorigny. Dans les prochaines années, elle va faire l’objet d'une renaturation, passant par un élargissement sur le partie traversant le campus et la création d’une zone humide dans le secteur du Parc Bourget. Ces travaux n’iront pas sans provoquer quelques perturbations et des changements dans les usages de la rivière et de ses abords. La projet « Ma Chamberonne » visait à mieux connaître la perception de la rivière par la communauté universitaire, ainsi que les différents usages de la rivière et de ses environs. Une enquête par questionnaire a été réalisée auprès des usagers du site, ainsi que des entretiens avec certains utilisateurs clés, puis un atelier participatif a été mis sur pied. Dans un deuxième temps, une étude auprès des usagers du Parc Bourget a été réalisée. Ces différents travaux ont permis de mieux connaître les usages et perceptions multiples de la rivière et de dégager les potentiels de conflits lors de la mise en oeuvre du projet de renaturation.
 

Projet « Les jessour de Tunisie » - Jean-Michel Fallot
Les Jessour sont des aménagements hydro-agricoles traditionnels caractéristiques du Sud-est tunisien qui visent à retenir partiellement les eaux de ruissellement et les sédiments. Ils permettent ainsi des cultures dans les régions arides où la pluviométrie serait en temps normal insuffisante. Ces ouvrages ont fait l'objet de plusieurs études pour caractériser leur valeur au niveau agronomique, patrimonial et hydrologique, mais peu d'entre elles ont quantifié leur bilan hydrique à l'échelle de la parcelle. Pour cela, 2 stations de mesures hydrométéorologiques ont été installées pendant une année dans un village du Sud-est tunisien, avec une station sur une parcelle aménagée en Jesr (singulier de Jessour) et l'autre station à 130 m de distance sur une parcelle non aménagée, afin de quantifier l'apport des Jessour au niveau de l'humidité du sol par rapport aux précipitations tombées. Ces mesures ont montré que les Jessour ont un impact important sur l'humidité dans les sols lors d'épisodes pluvieux significatifs avec plus de 20 mm en favorisant une recharge plus grande des sols en eau. Les Jessour permettent ensuite de conserver une plus grande humidité dans les sols pendant plusieurs mois en saison sèche, comparativement aux parcelles non aménagées, et de constituer ainsi une réserve hydrique appréciables pour l'arboriculture.
 

Publié du 8 mai 2019 au 20 mai 2019
Institut de géographie et durabilité
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