Son portrait
Durant sa carrière, la professeure ordinaire Horber-Papazian a activement participé au développement de l’Institut autour de ses trois piliers : l’enseignement, la recherche et l’expertise ; et a travaillé à faire reconnaître l’IDHEAP dans le monde académique et dans le secteur public tout en cultivant un fort lien avec la pratique.
Helvético-arménienne de Syrie, née à Montréal, Katia Horber-Papazian est entrée dès 1987 dans la communauté de l’IDHEAP. Après avoir obtenu sa licence en sciences politiques à l’Université de Genève, elle est arrivée à l’IDHEAP pour suivre un Master en administration publique alors qu’elle était collaboratrice scientifique à la Communauté d’étude pour l’aménagement du territoire (CEAT), rattachée à l’EPFL. Elle a ensuite terminé sa formation académique par un Doctorat ès sciences à l’EPFL. Son expertise en matière de politique locale explique qu’elle ait été nommée en 1990 pour reprendre le cours de politique locale.
Pour répondre aux besoins des communes, aussi bien en matière d’enseignement, que d’expertise, elle s’est entourée d’un groupe d’accompagnement formé de responsables des associations faîtières de communes et de représentants cantonaux en charge des questions communales. La professeure Horber-Papazian a ainsi sensibilisé les acteurs locaux, en particulier politiques au rôle, à la marge de manœuvre et aux stratégies d’intervention des communes dans le système fédéraliste que connaît la Suisse. Elle a en particulier donné une dimension systématique à la politique locale en offrant aux élu·e·s une méthode et des repères. Passionnée d’enseignement, elle a enrichi ses cours de nombreux exemples pratiques issus de ses mandats d’expertise, et s’est servie de ses expériences et de celles de ses étudiants pour faire avancer la recherche.
Son deuxième domaine d’intervention a été celui de l’évaluation des politiques publiques. A travers son enseignement, ses recherches et ses expertises, la professeure Horber-Papazian, pionnière de l’évaluation des politiques publiques en Suisse, a largement contribué à l’émergence puis à l’institutionnalisation de l’évaluation au niveau national et international. Elle a ainsi été active dans de nombreux comités d’associations engagées dans le domaine de l’évaluation, dont la Société suisse d’évaluation (SEVAL), l’European Evaluation Society (EES) ou encore le Réseau francophone de l’évaluation (RFE). La professeure Horber-Papazian a réalisé de nombreux mandats d’évaluation pour des collectivités publiques en Suisse et à au niveau international, et a pris part à des missions pour former des évaluateurs et des politiciens dans les pays du Sud de sorte à les sensibiliser à l’importance de l’évaluation comme outil d’aide à la décision et à l’ajustement des politiques publiques. Cette expérience lui a permis d’ouvrir un dialogue entre des experts du Nord et du Sud, repris dans le dernier ouvrage qu’elle a édité, intitulé « Regards croisés sur l’évaluation en Suisse ».
Médiatrice, enthousiaste, engagée et créative selon ses pairs, Katia Horber-Papazian laisse un héritage certain, tant dans le domaine de la politique locale que dans celui de l’évaluation des politiques publiques.