Dix-sept étudiants suisses ont passé 3 semaines sur les eaux arctiques russes. Ils ont traversé les mers de Barents, de Kara ainsi que la mer Blanche à bord d’un navire de recherche scientifique. Ils avaient pour mission d’observer les effets du changement climatique sur l’Arctique russe. Voici les premiers résultats
17 étudiants en Master issus de trois universités suisses – l’EPFL, l’UNIL et l’UNIGE – ont participé à un périple dans l’océan arctique. Leur but ? Mener à bien des projets de recherche en lien avec le réchauffement climatique dans cette région reculée.
Expédition scientifique : un défi
Cette aventure a été pour eux l’occasion de découvrir la réalité d’une expédition scientifique. Ils ont dû s’armer de patience face aux problèmes inattendus survenus lors des premiers prélèvements, ajuster leur prise de mesure aux conditions, ainsi que s’adapter aux exigences liées à la navigation. Ils ont été confrontés aux difficultés inhérentes aux conditions climatiques – le froid, le vent, la houle – mais aussi à celles liées à un contexte interculturel. En effet, ils ont collaboré avec des chercheurs et des étudiants russes et ont dû, pour cela, surmonter la barrière de la langue. Malgré ces obstacles, ils ont relevé avec brio ce challenge, et reviennent avec des résultats liminaires.
Premiers résultats
Plusieurs équipes de recherche ont travaillé sur différents sujets. Un groupe s’est chargé de quantifier les micro-plastiques présents dans les eaux des trois mers traversées. Ils en ont trouvé partout, même en mer de Kara, qui représente un environnement normalement préservé. Ce résultat tend à démontrer qu’il y a une évolution de l’afflux d’eau atlantique dans cette mer, en raison du changement climatique. Une seconde équipe a récolté des déchets présents sur les plages de la Nouvelle-Zemble. Encore une fois, la mer de Kara, considérée comme isolée, ne semble pas totalement préservée. En effet, des déchets ont été retrouvés sur les plages bordant cette dernière. Un troisième groupe s’est donné pour tâche de calculer les échanges de CO2 entre la mer et l’atmosphère. D’après leurs mesures, les quantités de CO2 absorbées par l’océan varient énormément d’une mer à l’autre. Ainsi, certaines en absorberaient, alors que d’autres en rejetteraient. Un quatrième projet de recherche visait à quantifier les planctons présents. De grandes différences ont été observées dans la distribution de ces animaux suivant les lieux de prélèvement.
Itinéraire, autour de la Nouvelle-Zemble
Le bateau est parti de la ville d’Arkhangelsk. Il a traversé la mer Blanche, puis la mer de Barents. Il a contourné l’archipel de la Nouvelle-Zemble par le Nord, puis est redescendu par la mer de Kara, à l’Est de l’archipel. Il est ensuite retourné en mer de Barents, via le détroit de Vaïgatch. Il est enfin revenu à son port d’attache. Plusieurs descentes à terre ont eu lieu, principalement sur la Nouvelle-Zemble, afin d’y faire des prélèvements. Le bateau a atteint les 77 degrés Nord.
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