La startup NIR Lab Technologies vient de recevoir la bourse InnoTREK de 100'000 frs pour lancer son activité. Ce projet est mené par Florentin Coppey au sein de l'Ecole des sciences criminelles, en lien avec le groupe d’expertise stupéfiants conduit par Laëtitia Gasté.
Après son Master en Sciences forensiques à l’ESC, Florentin Coppey a travaillé dans différents domaines, de l’enquête sur des fraudes fiscales au commerce de matériel optique de haute qualité. De par son intérêt pour les nouvelles technologies d’analyse portables, il est resté en contact avec les professeurs Esseiva et Bécue de l’ESC. En 2016, l’idée de transporter le laboratoire sur le terrain avait suffisamment avancé pour qu’ils décident ensemble de lancer un projet de recherche. Florentin Coppey débute donc cette année-là une thèse de Doctorat. Les recherches pour sa thèse lui permettent de tester différentes technologies portables d’analyse chimique. Il établit que la spectroscopie proche infrarouge est la technologie la plus simple et donnant les résultats les plus satisfaisants en termes de précision.
La technique de la spectroscopie proche infrarouge implique qu’une lampe tungstène éclaire un échantillon qui génère une réponse spectrale différente en fonction de sa composition chimique. L’appareil mesure ensuite cette réponse sous la forme d’une photo dans les proches infrarouges. Ces réponses peuvent être interprétées selon des modèles informatiques établis qui permettent d’identifier le stupéfiant ainsi que sa pureté. Les modèles développés jusqu’ici couvrent les principaux stupéfiants saisis en Suisse : cannabis, cocaïne, héroïne, MDMA, amphétamine et kétamine.
Les avancées les plus importantes que cette technologie très légère, non invasive et peu coûteuse permettent sont :
L’idée d’une start-up est née. Florentin Coppey, après avoir sélectionné le meilleur appareil de mesure, pour l’instant élaboré par une entreprise américaine, a commencé à développer le support technique pour ses utilisateurs. En effet, si la lampe donne une image, il lui faut des modèles pour traduire cette image en résultat et des algorithmes pour mettre en relations les nombreux résultats obtenus et améliorer le système. Le but de NIR Lab Technologies est de fournir un support technique aux différents utilisateurs de ce matériel et un système de cloud pour mettre en réseau les résultats. La technologie peut bien sûr s’adapter à un autre appareil de mesure et à d’autres types d’échantillon que les stupéfiants, comme des échantillons d’amiante par exemple. De nombreuses opportunités de développement s’offrent ainsi à l’entreprise.
Cette bourse InnoTREK gérée par le PACTT (Office de Transfert de Technologies UNIL-CHUV) et financée de la Fondation pour l’innovation technologique (FIT) du Canton de Vaud vise à soutenir durant un an la création de la startup NIR Lab Technologies. Il s’agira pour Florentin Coppey d’une part de finaliser les aspects techniques. Un premier déploiement sur le terrain est prévu à l’automne au sein de la police genevoise. A la fin de l’année, le développement technique et la solution de cloud devraient être finalisés. D’autre part, il établira un business plan et une levée de fonds pour un déploiement commercial d’ici septembre 2019.
Ce projet est hébergé au sein de l’ESC et bénéficie également du soutien de son groupe d’expertise stupéfiants pour l’élaboration de la solution technique. La FDCA souhaite à Florentin Coppey et NIR Lab Technologies beaucoup de succès.