Ce premier workshop réunissant des étudiants de l’UNIL et de l’EPFL s’est inscrit dans la Distinction de l’Ouest Lausannois du SDOL visant à récompenser des projets architecturaux, urbanistiques et paysagers récemment réalisés sur ce territoire. Les étudiants ont travaillé à la valorisation des projets primés en proposant des points d’articulation capables de réunir ces projets distingués autour du thème de la cohabitation.
De ce fil d’Ariane, ils ont proposé, des panneaux signalétiques hébergeant des informations relatives à la Distinction et un « module » composé de bancs, d’une table modulable offrant l’opportunité d’y accueillir un usage double : d’une part, réunir des habitants, des usagers des lieux; d’autre part, inviter l’ensemble des habitants de l’Ouest à les visiter. Ces modules - qui trouvent des design variables selon les lieux - ont été produits et sont visibles dans l’Ouest Lausannois. L’ensemble de l’expérience du workshop est capitalisé dans un ouvrage Les Cahiers de l’Ouest.
La Distinction de l’Ouest Lausannois, initié par le SDOL, vise à récompenser des projets d’architecture, d’urbanisme et de paysage. Dans ce cadre, une première édition de workshop pour la Distinction de l’Ouest Lausannois a permis de réunir des étudiants inscrits dans l’orientation Urbanisme durable et aménagement des territoires de l’UNIL et des étudiants de l’EPFL en architecture.
Parmi les projets primés, y apparaît le thème transversal de la cohabitation explorant d’autres formes de partage de l’espace, d’autres pratiques, des façons individuelles et collectives dans lesquelles le micro est indissociable du macro et inversement. Ce qui redonne des marges de manœuvre et des ouvertures pour créer des espaces de vie, suscitant par là l’adaptation, le recyclage, la re-création, à partir de techniques, de valeurs, de récits alliant mémoire et imagination. La nouvelle génération d’architectes et d’urbanistes doit y être attentive pour les comprendre, les rendre lisibles et y travailler à l’avenir.
Ces formes de cohabitation s’expriment parmi les cinq projets primés par le jury à partir desquelles les étudiants ont porté une attention particulière pour tenter de comprendre les caractéristiques qui fondent leur qualité et les motifs de cette Distinction. En quoi ces projets inscrivent de nouveaux paradigmes et incarnent des modèles de développement pour l’Ouest lausannois ?
Pour répondre à cette question, le projet devait extraire le meilleur des deux approches urbanistiques et architecturales en se nourrissant de regards croisés et ce, à plusieurs échelles afin de réfléchir à la valorisation commune des projets dans ce vaste territoire. Ce workshop s’est tenu en étapes successives - quoique itératives.
D’abord, une visite des sites et de leur environnement, pour en faire une analyse critique. Adossée à cette lecture première de la matérialité, l’expérience tendait à montrer les spécificités des lieux, les frontières physiques ou symboliques, les continuités et les contiguïtés, les rugosités ou les fluidités selon les parcours empruntés et retenait les projets primes en ce qu’ils forment des repères, ouvrent ou clôturent, créent du lien. Cette lecture a permis de lire les espaces traversés, habités, arpentés, visités, occupés, appropriés ou non. L’objectif qui en a résulté ne consistait pas à fixer des qualités aux projets mais plutôt d’identifier un ensemble ouvert de contextes d’urbanités et des mises en scène pour en alimenter la lecture.
Puis, une mise en commun des matériaux récoltés : les étudiants ont tenté de comprendre ce qui fait l’identité de ce prix et les caractéristiques (dis)semblables à ces cinq projets. Il fallait trouver un lien entre une place publique et une maison multifamiliale, en passant par une école ou des activités professionnelles. Le fil rouge était assez vite trouvé : le thème de la cohabitation – des programmes, des lieux et des usages. Il s’agit de visées qui inscrivent une conception des paradigmes du projet. Ainsi, les architectes et urbanistes en herbe ont réalisé que ces projets portaient tous une grande attention à leur valeur d’usage, leur programme et leurs fonctions premières, sans pour autant tourner le dos à l’environnement dans lequel ils s’inscrivent. Tout en cherchant à créer du lien avec une échelle de proximité du quartier, ces projets ont développé des qualités spatiales, sociales et fonctionnelles. Attitude très civique.
Les étudiants ont ensuite travaillé à la valorisation des projets primés en proposant des points d’articulation capables de réunir ces projets distingués autour du thème de la cohabitation. De ce fil d’Ariane, ils ont proposé, des panneaux signalétiques hébergeant des informations relatives à la Distinction et un « module » composé de bancs, d’une table modulable offrant l’opportunité d’y accueillir un usage double : d’une part, réunir des habitants, des usagers des lieux ; d’autre part, inviter l’ensemble des habitants de l’Ouest à les visiter. Ces modules trouvent des degrés de flexibilité dans les augmentations proposées sur les tables en s’adaptant aux besoins de chaque lieu. Chacun doit pouvoir les utiliser et se les approprier.
Par ailleurs, l’ensemble de leur production fait l’objet du chapitre dans le livre « Les cahiers de l’Ouest » consacré à la Distinction.
Une table et des bancs, un symbole simple et efficace pour mettre en évidence le vivre-ensemble qui est valorisé par cette Distinction. Ce travail a fait l’objet d’une importante collaboration entre des étudiants en urbanisme de l’Unil et en architecture de l’EPFL, avec une équipe d’encadrement tout aussi collaborative entre le bureau OLGa des architectes Alice Chenais et Jade Rudler, la compagnie LaPorch avec Vincent Mermod, et l’équipe du SDOL. Ce workshop a été canalisateur de liens et de solidarités, à l’image de ce qu’un projet d’architecture et d’urbanisme doit susciter dans nos villes.