En 2018, deux jeunes pousses prometteuses rejoignent les trois bénéficiaires déjà détenteurs du soutien «Pépinière» offert par l'UNIL et le CHUV. La Dre Christel Tran et la cheffe de clinique Antonia Digklia se sont vu décerner cette distinction.
Le soutien «Pépinière» a été créé en 2016 par l'UNIL et le CHUV. Il vise à encourager et à distinguer les jeunes médecins chefs de clinique ou associés qui méritent un coup de pouce. Ce programme se distingue par la forme que prend son encouragement. Plutôt que de recevoir un soutien financier direct, du temps dédié à la recherche est dégagé pour les chercheurs bénéficiaires. «L’idée est de financer le 50% du temps de travail des lauréats sur deux ans pour leur permettre de mener leur recherche sans entraves», explique Jocelyne Bloch, professeure associée à la FBM, médecin adjointe au Service de neurochirurgie et présidente de la commission Pépinière. La deuxième volée de lauréats, annoncée fin 2017, est composée de Christel Tran, médecin associée au Service de médecine génétique, et Antonia Digklia, cheffe de clinique au Département d’oncologie.
Et si un sucre simple pouvait traiter une nouvelle maladie génétique?
La Dre Tran travaille sur l’acide sialique, un sucre simple indispensable pour le développement du cerveau qui se trouve en grande quantité dans le lait maternel et différents aliments. Des mutations récessives du gène NANS (N-acetylneuraminic acid synthase), responsable de la synthèse endogène de l’acide sialique provoquent des retards du développement, une dysplasie osseuse ainsi que des traits dysmorphiques. Malheureusement, il n’existe aujourd’hui pas de traitement pour lutter efficacement contre cette maladie. Afin de pallier le déficit en acide sialique, la Dre Christel Tran et l’équipe du Service de Médecine Génétique explorent la possibilité d’une supplémentation par voie orale de ce monosaccharide. Cette étude préliminaire présente une réelle opportunité de répondre à des questions biochimiques fondamentales, restées jusqu’ici sans réponses.
Vers une forme d’immunothérapie contre le sarcome des tissus mous
De son côté, la Dre Digklia s’intéresse au développement d’une forme d’immunothérapie pour lutter contre le sarcome des tissus mous (STS), une maladie rare qui représente 1% des cancers humains.
Aujourd’hui, la chimiothérapie palliative est le traitement standard proposé aux patients ; elle offre une moyenne de survie d’environ 15 mois. Une forme d’immunothérapie, la thérapie cellulaire par transfert adoptif (qui consiste en l’utilisation thérapeutique de lymphocytes T propres du patient), est désormais un des traitements les plus efficaces contre les mélanomes métastatiques. Les résultats positifs suscitent un grand intérêt pour le potentiel de cette thérapie face à d’autres cancers, y compris le sarcome. Etant donné qu’il existe plus de 50 sous-types de STS, ce qui signifie la complexité de la maladie, la Dre Antonia Digklia mène un projet qui vise à combler le manque de données sur le développement de cette forme d’immunothérapie personalisée pour les STS. Son travail pourrait servir de tremplin pour une étude clinique innovante à l’avenir.
Les chef-fe-s de services sont encouragé-e-s à identifier les profils de jeunes médecins chefs de clinique ou associés qui méritent ce soutien.