Dre Sara Colomer-Lahiguera, chercheuse post-doctorante à l’IUFRS-UNIL-CHUV, est la première infirmière en Suisse à avoir obtenu une bourse individuelle Marie Skłodowska-Curie. Son projet a pour but l’identification de besoins et symptômes spécifiques permettant d’anticiper l’apparition d’effets indésirables chez des patient.e.s recevant des traitements d'immunothérapie anti-cancéreuse.
Les Actions Marie Skłodowska-Curie (AMSC) sont un ensemble de bourses de recherche créées par l’Union Européenne et la Commission Européenne inscrites dans le pilier «Excellence scientifique» du programme Horizon 2020. Parmi elles, les bourses individuelles (IF) ont pour objectif de renforcer le potentiel de créativité et d’innovation des chercheur.euse.s expérimenté.e.s et de leur permettre d’obtenir de nouvelles aptitudes et compétences individuelles. Les lauréat.e.s sont sélectionné.e.s dans le cadre d'un concours ouvert en fonction de la carrière des candidat.e.s, de l'excellence de la proposition de recherche et de son intégration dans l'établissement d'accueil. Cette année, 1’348 bourses ont été attribuées sur un total de 9’089 projets présentés, pour un budget de 248.7 millions d’euros.
Dre Sara Colomer-Lahiguera, chercheuse post-doctorante, se voit octroyer une bourse de deux ans afin de mener sa recherche au sein de l’Institut universitaire de formation et recherche en soins (IUFRS), de la Faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne (UNIL) et du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), sous la supervision de la Prof. Manuela Eicher.
Ayant débuté sa carrière comme infirmière en oncohématologie pédiatrique, Dre Colomer-Lahiguera (Valence - Espagne, 1981) a obtenu un doctorat en Biomédecine (Universitat Pompeu Fabra, Barcelone), où elle s’est consacrée à la recherche fondamentale (thèse réalisée à St. Anna Kinderkrebsforschung, Vienne). Son objectif est de combiner les deux disciplines afin d’encourager la recherche innovante et interdisciplinaire en sciences infirmières et d’implémenter cette nouvelle approche auprès des patient.e.s et des professionnel.le.s de la santé.
Son projet, intitulé « A longitudinal assessment of treatment experience, symptoms and potential associations with biomarkers in cancer patients undergoing immune checkpoint inhibitor therapy », vise à une connaissance plus détaillée des besoins des patient.e.s recevant des inhibiteurs du point de contrôle immunitaire, thérapie immunologique contre le cancer de plus en plus utilisée dans la pratique clinique. L’absence d’un outil spécifique permettant de récolter l’expérience des patient.e.s sous ces traitements et l’utilisation de questionnaires développés avant l’introduction de ces thérapies risquent en effet de sous-estimer les problèmes dérivés de son emploi. De plus, cette étude a pour objectif l’identification de biomarqueurs comme indicateurs de risque et/ou d’apparition de symptômes, afin de prévenir de manière précoce des effets indésirables plus graves.
Les résultats de cette étude permettront de concevoir des programmes d’éducation et des recommandations, voire des modèles de prise en charge. Enfin, il sera possible de développer de nouveaux modèles de soins et d’approches interprofessionnelles qui permettront d’offrir aux patient.e.s des soins plus ciblés et plus efficaces centrés sur leurs besoins spécifiques.