Traduit de l'allemand par Marion Maurin et Antonin Wiser
Présentation de l'éditeur:
‘‘Que valent en effet les informations les plus précises des quotidiens au regard de l’exactitude terrifiante avec laquelle Die Fackel décrit des faits juridiques, linguistiques et politiques ? Il n’a que faire de l’opinion publique. Car les nouvelles sanglantes de ce ‘journal’ réclament une sentence. Et contre nul autre avec autant d’urgence et de véhémence que contre la presse elle-même.’’
Écrivain, dramaturge, grand satiriste : Karl Kraus (1874-1936), figure centrale de l’esprit fin de siècle viennois, fut un fin limier du langage. De 1899 à sa mort, il fonde et dirige Die Fackel, dont il est parfois l’unique rédacteur. Les lecteurs de cette revue pamphlétaire, parmi lesquels Schönberg, Musil, Canetti, Wittgenstein ou encore Adorno, attendent à chaque numéro, impatients et anxieux, la tombée du couperet. Les milieux intellectuels redoutent cette plume acerbe, naturellement admirée par Thomas Bernhard.
L'auteur:
Walter Benjamin a tenu à rendre hommage à cette figure controversée dans un essai lumineux, auquel il s’est consacré corps et âme un mois durant, en janvier 1931. Loin d’être un monument à l’esprit d’un temps révolu, son éclairage soulève nombre de questions d’actualité. Aux yeux de Benjamin, Kraus a su faire apparaître ‘‘le journalisme comme l’expression parfaite du changement de fonction du langage dans le capitalisme avancé’’. Information créatrice d’“événements” avant les “événements” eux-mêmes… On ne saurait être plus actuel. Mais Benjamin ne fait pas ici que commenter une œuvre et des idées, il dresse également le portrait d’un homme fascinant, d’un dramaturge qui fut aussi son propre personnage.
Les traducteurs:
Antonin Wiser est docteur en études germaniques (Université de Paris-Sorbonne) et en littérature française (UNIL). Il est l’auteur de plusieurs traductions à partir de l’allemand et de l’anglais, dont : Max Frisch, Le public comme partenaire, Editions d'En bas, Lausanne, 2017.
Marion Maurin est doctorante à la Freie Universität de Berlin et boursière de la Friedrich-Schlegel-Graduiertenschule für Literaturwissenschaften. Elle a notamment traduit, avec Antonin Wiser, l'ouvrage inédit de Theodor W. Adorno: Amorbach et autres fragments autobiographiques, paru aux éditions Allia en 2016.
Paru en mars 2018 aux Editions Allia, 96 pages, 10x17cm, ISBN: 979-10-304-0841-6, prix: 7€