La FBM présente chaque mois les femmes et les hommes qui font vivre la Faculté. Aujourd’hui, Darcy Christen, chef de service du SAM (Service d’appui multimédia).
Darcy Christen, pouvez-vous résumer votre parcours?
J’ai débuté à la radio, j’ai participé au lancement de Couleur 3 dans les années 80. C’était une belle aventure: personne ne pensait qu’on survivrait, et on nous fichait une paix royale, sans impératif d’audience! De là vient mon attachement au service public: cette chaîne n’aurait pas pu naître dans un autre contexte. Mais à un moment-donné, je me suis dit qu’il fallait que j’apprenne un «vrai métier». Je suis devenu délégué CICR, et j’ai effectué des missions en Angola, au Pakistan, en Afghanistan. Mon intérêt pour la communication m’a repris dans les années 2000, et je suis devenu porte-parole du CICR. Puis, en 2008, j’ai rencontré Béatrice Schaad, nouvellement nommée à la tête de la communication du CHUV. A priori, je n’étais pas attiré par le CHUV, cette «grosse boîte grise», mais le projet m’a emballé. Il y avait un peu tout: du service public, de la communication, des relations médias…
Et le CEMCAV, prédécesseur du SAM, était déjà dans l’escarcelle…
C’est exact. Savez-vous que c’est un des plus vieux services du CHUV, créé en 1974 déjà? En 2015, quand il a été question de reprendre ce service, de le restructurer, j’ai sauté sur l’occasion. Et le CEMCAV est devenu le SAM en 2016. Deux questions reviennent souvent. La première: un hôpital a-t-il besoin d’un service audiovisuel? La réponse est oui. Notre activité repose sur trois piliers. D’abord, la communication institutionnelle, ensuite l’information aux patients et enfin, l’enseignement: c’est une part croissante de notre activité, avec notamment le développement de l’e-learning pour le postgrade et la formation continue. Je précise que le SAM ne s’occupe que du contenant, le contenu est du ressort de nos partenaires.
Et la seconde question?
Elle est d’ordre financier: est-ce que cela ne coûterait pas moins cher d’externaliser? A cet égard, nous avons fait un gros travail d’harmonisation de nos flux de production multimédia. Avec l’évolution des médias audiovisuels, il est possible de faire beaucoup de choses avec des moyens plus légers, pour un coût bien plus bas qu’auparavant. Et à ce jeu, le SAM est très compétitif. Il ne suffit pas d’être créatif, il faut aussi être efficient!
Qu’est-ce qui différencie la communication d’une entreprise, d’une radio, et d’institutions comme le CHUV ou l’UNIL?
On fait souvent l’amalgame entre communication et marketing. Il faut dissiper ce malentendu: certes, derrière notre stratégie, il y a l’idée de valoriser, mais nous voulons avant tout délivrer une information qui soit crédible, réaliste. Si elle ne sonne pas vrai aux oreilles des patients et des collaborateurs, c’est un coup dans l’eau. Nous ne cherchons pas à faire une communication flamboyante. Nous travaillons aussi beaucoup sur l’identité du CHUV – à travers In Vivo et le journal interne Le Chuvien. J’ajoute qu’il est important, comme c’est le cas au CHUV, que les communicants soient impliqués dans la gestion du changement et ne soient pas seulement perçus comme des «techniciens» de l’information, ne servant qu’à mettre un bel emballage sur une décision. Il est aisé de communiquer quand il y a un vrai projet, un vrai effort derrière. Sinon il y a malaise. Je terminerai en disant que les communicants ne font pas de miracles, ce sont les gens sur le terrain qui les font. Cela suppose dès lors un lien très fort avec l’opérationnel. C’est un travail sur la durée.
Et par rapport aux journalistes?
Il faut être le plus possible transparent, dans le respect de la sphère privée. C’est d’autant plus important aujourd’hui avec internet, les réseaux sociaux. Le seul moyen d’éviter l’incendie, la polémique, c’est de dire les choses telles qu’elles sont. Au fond, j’envisage le rapport avec les journalistes comme un partenariat, chacun dans son rôle. L’idée étant pour nous d’accepter la critique quand elle est juste, de l’utiliser pour progresser, nous améliorer.
Le SAM est rattaché au Département formation et recherche (DFR) du CHUV; il fait partie du Dicastère Communication et relations extérieures de la FBM. Comment concilier les impératifs d’un hôpital et ceux d’une université?
Nous avons en quelque sorte un double ADN – pour autant que cela soit possible! D’un côté, une activité clinique très concrète, de l’autre une activité plus académique, avec des temporalités différentes. Mais la production audiovisuelle est d’abord un fabuleux terrain de jeu. Ne l’oublions pas, en tant que communicants, nous sommes avant tout des storytellers. Et la FBM, par sa façon unique de mêler médecine, biologie et soins infirmiers est un formidable réservoir d’histoires! Nous avons un Prix Nobel après tout!
Et dans le privé, quelles histoires raconte Darcy Christen?
J’ai cinq enfants de 5 à 24 ans, donc une vie familiale bien remplie, entre les terrains de foot et les dojos. Sinon, je reste fidèle au rock, je joue toujours de la guitare électrique. Et je fais de la moto. J’ai notamment une Honda 1000: j’ai un peu passé l’âge de me râper les genoux dans les virages, mais en-dessous de 1000, ce n’est pas vraiment de la moto. Plutôt un vélomoteur, non?