A l’approche des fêtes, le vénérable chêne de Napoléon est à nouveau orné de glands lumineux interactifs. L’occasion pour les curieux d’en apprendre davantage sur les mutations présentes dans le génome de l’arbre.
Comme chaque année à Noël, les badauds peuvent, au gré de leurs envies, modifier la couleur des glands décoratifs suspendus au majestueux chêne de Napoléon, sur le campus de Dorigny. Il suffit de télécharger l’application gratuite « Cultural Network » et de scanner le QR code ci-dessous, également disponible directement au pied de l’arbre. « Les vingt-quatre glands symbolisent cette année un calendrier de l’avent. Le 18 décembre, dix-huit d’entre eux sont illuminés en blanc, les autres en rouge. Et ainsi de suite jusqu’à Noël, en fonction de la date du jour. A moins qu’un passant modifie temporairement les teintes », indique Julien Goumaz, responsable d’évènements à l’UNIL.
Un vieux chêne qui protège son ADN
En scannant le QR code, puis en cliquant sur la flèche à droite de l’écran, les utilisateurs peuvent en apprendre davantage sur la manière dont des mutations génétiques se sont propagées dans les branches à mesure que le chêne poussait. Les trois principales zones concernées ont été coloriées sur les images qui apparaîtront à l’écran. Ce travail de vulgarisation scientifique a été réalisé en collaboration avec Philippe Reymond, professeur au Département de biologie moléculaire végétale et coordinateur de « Napoleome ». Ce projet interdisciplinaire, débuté en 2012, visait à séquencer entièrement le génome du chêne.
Les résultats de cinq ans de travaux scientifiques, fruits d’une collaboration entre huit professeurs de l’UNIL et du SIB Institut suisse de bio-informatique, ont été publiés début décembre dans la revue Nature Plants. Ils révélaient que le génome du chêne n’avait subi que dix-sept mutations au cours de ses deux siècles d’existence. « Cette étonnante stabilité génétique indique que la plante est capable de se protéger contre l’accumulation de mutations potentiellement néfastes », explique Philippe Reymond.