L’Unité de Recherche sur la schizophrénie du Centre de neurosciences psychiatriques (Prof. Kim Do Cuénod, professeure ordinaire à la FBM) et le Service de psychiatrie générale (Prof. Philippe Conus, professeur ordinaire à la FBM) du CHUV, en partenariat avec la Harvard Medical School de Boston (Prof. Larry Seidman), ont conduit un essai clinique avec la N-acétyle-cystéine (NAC) chez des patients ayant récemment développé une psychose. Leurs résultats ont été publiés dans la revue «Schizophrenia Bulletin».
La NAC, substance anti-oxydante sans effet secondaire utilisée en clinique pour diverses indications, est également un précurseur du glutathion, un des plus importants anti-oxydants cérébraux, dont le métabolisme est perturbé chez les patients. Une étude, conduite il y a quelques années par le même groupe chez des patients souffrant de schizophrénie chronique, avait démontré que l’adjonction de NAC au traitement neuroleptique habituel avait un effet bénéfique sur certains symptômes de la maladie (déficits de la communication, de l’expression des émotions et de la socialisation)1 et qu’il améliorait le traitement des signaux auditifs ainsi que la synchronisation neuronale, évaluées par le biais de l’électro-encéphalogramme2.
Fort de ce constat, ce groupe a débuté en 2009 l’étude de l’impact de l’adjonction de NAC chez des patients traversant les stades plus précoces de la maladie. Dans cet essai clinique, des jeunes patients ayant récemment développé une psychose, ont reçu, en adjonction au traitement neuroleptique standard, soit la NAC soit un placebo, pour une durée de 6 mois. Les résultats de cette étude, publiés dans le numéro d’octobre de la revue Schizophrenia Bulletin, démontrent que:
Ces résultats, qui doivent être confirmés à plus grande échelle, ouvrent la piste d’un traitement innovant, basé sur la neuro-protection et guidé par la mesure sanguine de marqueurs biologiques de la psychose; il s’agit en effet d’un premier pas vers un traitement personnalisé, dont l'indication peut être définie sur la base d'un marqueur biologique, et dont l’efficacité peut également être mesurée biologiquement, ce qui est une première dans le domaine de la psychiatrie.
Réf. : 1. Berk et al., 2008 ; 2. Lavoie et al., 2007