C’est à l’automne 2014 que Rahel Kunz, maître d’enseignement et de recherche à l’IEPHI, a eu envie d’innover dans le cadre d’un séminaire portant sur la sécurité internationale.
Voulant se lancer dans la production de podcasts audio comme un outil d’enseignement qui permet une ouverture vers plus de créativité, elle fait appel à Dr. Ruxandra Stoicescu, enseignante en relations internationales et productrice de podcasts. De cette collaboration est issue un projet soutenu par le Fonds d’innovation Pédagogique de l’UNIL, promouvant la qualité de l’enseignement. Ainsi, en automne 2016, avec le soutien du FIP et en collaboration avec la radio du campus, Fréquence Banane, les deux enseignantes en collaboration avec Kujtese Bejtullahu Michalopoulos, maître assistante à l’IEPHI, mettent en œuvre un dispositif pédagogique qui mobilise le processus de production d’un podcast comme outil d’enseignement, d’apprentissage et d’évaluation. Développer sa voix, maîtriser le processus de production, de l’organisation du travail en groupe à l’écriture d’un scénario en passant par la réalisation auditive implique une identification de la problématique et une expression de celle-ci spécifique au format du podcast.
Pourquoi utiliser le podcast dans le cadre d’un séminaire ?
Mariana Vieira Epars, ingénieure pédagogique en SSP, explique que « les podcasts englobent en effet un ensemble de compétences qui dépassent le seul cadre académique et permettent l’acquisition de compétences transversales, telles que la communication à un public élargi. Pour ma part, moi qui découvrais ces podcast en tant que novice, j’ai pu constater une grande qualité technique et l’articulation précise de théories internationales de manière très accessible ».
Quel est le lien entre podcast et sécurité internationale ? « On discute souvent de thèmes sérieux et restons au niveau formel des théories, plutôt qu’à l’incarnation de la sécurité internationale au niveau de la vie quotidienne », explique Kujtese Bejtullahu Michalopoulos. « Le podcast permet d’utiliser des concepts abstraits à des objets proches de la réalité des étudiant·e·s. Par ailleurs, le partage entre collègues soulève de riches débats et permet une réflexion en groupe sur le mode du jeu qui est stimulante et encourage la participation ».
Réactions des étudiant·e·s
Timothy Schorno, un des étudiants ayant pris part au séminaire, fait part de son enthousiasme. « C’était une belle expérience, développer une voix, par rapport à un papier à écrire, c’est un travail qui demande d’être beaucoup plus perfectionniste ». Pierrik Jordan témoigne sa surprise à l’annonce du type d’évaluation de ce séminaire. « Cela a été assez rafraîchissant, après toutes ces dissertations pendant le bachelor. Le travail de groupe est souvent mal exploité, chacun fait son travail dans son coin. Là il y a vraiment eu un travail complémentaire ; j’ajouterai aussi qu’on nous a laissé une grande liberté de ton, sérieux ou ironique. Plus que les crédits, ça nous a apporté beaucoup en termes d’enrichissement ».
Au niveau du dispositif pédagogique, des séances de discussions sont alternées avec des ateliers techniques, des cours magistraux et des interventions d’expert·e·s externes. Tout s’achève sur un « podcasthon » durant lequel les étudiant·e·s écoutent ensemble les différents travaux. À l’avenir, Rahel Kunz souhaite continuer à développer le podcast et travaille actuellement à la réalisation de vidéos dans le cadre d’un cours de master dont elle assure l’enseignement.
En attendant celles-ci, vous pouvez retrouver les projets de cette année et l’émission radio sur le projet sur : www.frequencebanane.ch/podcasts.