Deux enquêtes se focalisant sur la santé des quelques 5'000 jeunes en dernière année de scolarité obligatoire ont été menées en 2014 dans les cantons de Vaud et Zurich. Il en ressort que les jeunes avec une orientation non exclusivement hétérosexuelle sont plus fortement exposé-e-s à différentes formes de violences et de harcèlement. Parmi les auteur-e-s de cette étude, Raphaël Bize, chargé de cours à la FBM et médecin associé à l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive.
D’après la littérature scientifique, les jeunes lesbiennes, gays, bisexuel-le-s, transgenres et en questionnement (LGBTQ) sont régulièrement confronté-e-s à des violences psychologiques, verbales et/ou physique. Hormis les difficultés spécifiques auxquelles ils/elles doivent faire face lorsqu’ils/ellesdécouvrent leur orientation sexuelle, ces jeunes affrontent également un stress quotidien lié au fait d’appartenir à une minorité qui est aujourd’hui encore fortement stigmatisée.
Vu le peu de données européennes, et notamment suisses, disponibles, deux enquêtes se focalisant sur la violence, la consommation de substances psychoactives et la santé des répondant-e-s ont été menées en 2014 dans les cantons de Vaud et de Zürich, auprès de plus de 5'000 jeunes en dernière année de scolarité obligatoire. Parmi ces derniers/dernières, 4.7% ont indiqué avoir une attirance non exclusivement hétérosexuelle.
Les résultats obtenus confirment que les jeunes en fin de scolarité obligatoire ayant une attirance sexuelle non exclusivement hétérosexuelle constituent une population en situation de vulnérabilité. Ils sont plus fortement exposé-e-s à différentes formes de violence et de harcèlement que leurs pair-e-s exclusivement hétérosexuel-le-s. Hormis ce constat, ils sont proportionnellement plus nombreux/euses à consommer des substances psychoactives et sont également proportionnellement moins nombreux/euses à se déclarer en bonne santé que leurs pair-e-s exclusivement hétérosexuel-le-s.
Le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture a mis en œuvre des mesures visant à lutter contre l’homophobie et la transphobie en milieu scolaire dès 2010. Ces mesures portent notamment sur une sensibilisation et une formation aux thématiques des diversités de genre et d’orientation sexuelle à destination des professionnel-le-s de l’école chargé-e-s de la santé des élèves, l’élaboration et la mise à disposition d’outils théoriques et pratiques ainsi que sur l’accompagnement des projets d’établissement. Par ailleurs, l’Etat soutient activement les actions associatives, telles que celles proposées par VoGay, en matière de prévention, d’écoute et d’information sur le terrain à destination de la population dans son ensemble.
Compte tenu des résultats de ces études, il apparaît essentiel de continuer les efforts que les écoles vaudoises et zurichoises ont initiés afin de lutter contre la discrimination et l’homophobie, ainsi que les efforts de promotion de la santé des jeunes LGBTQ de manière générale.