Dès septembre 2017, Julie Pluies sera accueillie pour 16 mois au sein du département «Sociology, Anthropology and Criminal Justice» de Camden-Rutgers University (NJ, USA). Elle y terminera la rédaction de sa thèse en collaborant avec la Professeure d’anthropologie Cindy Dell Clark, spécialisée dans des recherches en lien avec la santé de l'enfant.
Dans sa thèse, Julie Pluies s’interroge sur la maladie, ses conséquences sociales et les réponses politiques entreprises pour soutenir les patients, en particulier en pédopsychiatrie qui, à l’instar d’autres domaines médicaux, est traversée par des enjeux et débats liés à l’autonomie du patient, au rôle des proches-aidants ou à la disjonction entre le normal et le pathologique. Mais contrairement aux patients d’autres catégories, les enfants suscitent, de manière quasi unanime, empathie et bienveillance.
En consultations pédopsychiatriques, les motifs évoqués par les parents sont l’inquiétude, l’impuissance, ou l’incompréhension face à certaines manières d’être ou de faire de leurs enfants. Les réponses apportées par les soignants s’appuient principalement sur les technologies médicales et les soins se fondent, de plus en plus, sur des approches comportementales. Quant aux enfants, acteurs principaux au cœur de ces dispositifs, leur point de vue sur les actions initiées par les adultes pour les soigner est rarement examiné. Cette thèse vise donc à combler le manque de connaissances anthropologiques sur le vécu de la maladie des enfants en pédopsychiatrie. Dans la lignée de l’anthropologie de l’enfance, les enfants sont pensés comme des acteurs, dotés d’agentivité et agissant sur leur socialisation et s’exprimant sur leurs expériences de vie, dont la maladie peut faire partie.
Questionner le vécu de la maladie des enfants, telle que l’anthropologie médicale l’a conceptualisé pour les adultes et faire le lien avec la théorie de l’enfant acteur, incite à penser les chsoes selon trois axes. Un axe individuel pour appréhender l’expérience individuelle de l’enfant. Un axe social pour saisir les configurations sociales autour de la maladie au quotidien. Un axe politique pour comprendre l’influence du contexte socio-historique sur le vécu individuel de la maladie et son organisation sociale.
Une ethnographie d’un an a été menée dans un l’hôpital marocain et aux domiciles des patients et de leurs familles.