Des informations et de la visibilité. Première assistante au Département de biologie moléculaire et végétale de l’UNIL, Marie Barberon détaille son utilisation de Twitter.
Le 14 janvier 2016, la revue Cell a publié un article dans lequel Marie Barberon figurait comme première auteure. Active dans le groupe de Niko Geldner, au Département de biologie moléculaire et végétale (DBMV), la chercheuse s’intéressait aux mécanismes qui permettent aux plantes d’extraire du sol les nutriments qui leur sont nécessaires, grâce à leurs racines. Un domaine qui continue à l’occuper aujourd’hui.
Quelques jours après cette parution, la biologiste a été interrogée par la RTS dans le cadre de l’émission CQFD. «J’ai ensuite appris que, sur Twitter, on parlait des travaux auxquels je prenais part. Mais je n’avais pas de compte sur ce réseau social ! C’est un peu comme faire l’objet d’une discussion à laquelle vous n’êtes pas invitée.» Ce constat, et l’envie de rejoindre une communauté, l’ont motivée à se créer un compte. «Avec le recul, je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt.»
Pourquoi ? Cet outil «me permet de m’informer sur mon domaine de recherche, la biologie végétale.» Ainsi, elle se tient au courant des publications, des prix ou des grants décrochés par ses confrères du monde entier, nombreux à utiliser Twitter. Les sujets de débats importants ne lui échappent pas. Elle retweete les articles, les livres et les expositions qu’elle estime importants, qu’ils s’adressent aux spécialistes ou au public. Il lui arrive même d’améliorer au passage les posts rédigés par d’autres, quand le sujet lui tient à coeur. Afin de ne pas être noyée d’informations, Marie Barberon suit une politique stricte et s’abonne donc principalement à des confrères biologistes.
Usage professionnel
Son compte, à usage professionnel, possède d’autres utilités. «Lorsque vous vous trouvez à un stade précoce de votre carrière de scientifique, il est très important de vous faire connaître, ainsi que vos travaux et votre affiliation à un laboratoire et une université, précise-t-elle. La science que vous réalisez est très importante, mais si personne n’est au courant qu’elle existe, c’est un peu dommage...» De plus, dans son domaine, bien des offres d’emploi de post-doctorants ou de professeurs assistants «sont publiées sur Twitter uniquement.»
Le réseau social permet également d’entretenir un réseau professionnel. «Lors des conférences, vous pouvez publier des tweets au sujet des présentations de vos collègues, favorisant les contacts «en vrai». Ce qui pourrait déboucher sur des collaborations à terme», relève Marie Barberon. Pour elle, le lien entre les mondes virtuel et réel doit être conservé.
Fascination pour les plantes
Nombre de biologistes intéressés par les plantes sont actifs sur Twitter, et notamment à l’UNIL. Par exemple, le professeur Christian Hardtke. «L’ambiance dans notre communauté est bienveillante. C’est important de le signaler, car Twitter n’a pas une très bonne image, à cause des people et des polémiques qui l’ont envahi». La chercheuse donne un contre-exemple avec le récent «Fascination of Plants Day 2017». En mai dernier, des chercheurs du monde entier ont partagé des images d’évènements de médiation scientifique organisés dans les hautes écoles, avec le mot-dièse #PlantDay.
En guise de conclusion, Marie Barberon conseille aux amoureux des végétaux de suivre trois comptes-phares dans sa communauté. Jürgen Kleine-Vehn à Vienne, le Kamoun Lab en Angleterre ainsi que Mary Williams. Cette dernière, grâce à une revue de presse sous la forme de retweets, propose l’actualité du domaine au jour le jour, que ce soit dans les médias grand public ou les revues scientifiques.