Sous la direction d’Eric Eigenmann et Lise Michel. Avec des contributions de Marc Escola, Daniel Maggetti, …
Qu’est-ce donc que le théâtre originaire ? un mythe ? un fantasme ? Du mythe, il partage le caractère narrativisable d’un récit des origines, la réapparition constante sous des formes et dans des versions différentes, la valeur fondatrice, et l’ambivalence par rapport à l’Histoire – mais non les invariants constitutifs, sans doute. Du fantasme, au sens que la psychanalyse a pu donner à ce terme, il possède le lien étroit avec l’imaginaire, la fonction critique, émancipatrice et créatrice et la souplesse à se voir investi des aspirations, voire des désirs, de ceux qui sans cesse le réinventent – pas toujours le rapport à l’inconscient. Quoi qu’il en soit, le fait même que le recours à l’idée – appelons-la ainsi – d’un théâtre originaire surgisse dans la théorie et dans la pratique à chaque époque de l’histoire du théâtre doit aussi être perçu comme un symptôme de la manière particulière que nous avons de penser le théâtre. Dans une perspective transhistorique, du XVIIe siècle à nos jours, le volume met à l’épreuve des réflexions et réalisations scéniques qui se réclament d’une forme de ressaisie des origines.