Edmée Ballif, doctorante en Sciences sociales, donnera une conférence sur ces psychanalystes qui ont voulu expliquer ce qu’être enceinte signifiait. Retour dans l’Amérique des années 40.
La grossesse a un impact sur la biologie des femmes. Aussi parfois sur le psychisme. Dans les années 40, trois psychanalystes considérées comme pionnières dans leur domaine, mais aussi comme féministes, ont d’ailleurs établi des liens de causalité entre corps et esprit des femmes enceintes. Les théories de Helene Deutsch, Therese Benedek et Grete Bibring ont longtemps fait référence. Des concepts qui seront au cœur de la conférence donnée le 23 février « La grossesse, la psychiatrie et le féminisme : des relations ambiguës » par Edmée Ballif, doctorante en Sciences sociales.
« Dans le cadre de ma thèse, j’ai été confrontée à un discours qui dit, dans les grandes lignes, que les femmes enceintes se trouvent dans un état psychique particulier », souligne Edmée Ballif. « Il y a un passage, qu’on retrouve chez Grete Bibring, qui dit que les femmes enceintes sont dans un état psychique proche de la folie, qui ressemble à la psychose. » Son terrain, elle l’a réalisé au cœur du Conseil en périnatalité du canton de Vaud, une mesure de soutien proposée aux femmes qui attendent un enfant. Intriguée par le propos, le doctorante en retrace l’origine.
Pour arriver à une théorie générale sur la grossesse, les scientifiques se sont basées sur des observations et leur expérience professionnelle. Toutes les trois ayant des carrières importantes, et s’étant emparées d’un sujet que personne n’avait abordé jusque-là, les textes ont fait autorité. Problème : « Comme ce corpus est petit, il pourrait paraître anecdotique et poussiéreux, alors qu’en réalité il fait aujourd’hui office de justification à des prestations de santé publique. » Des théories à ne pas jeter à la poubelle pour autant pour la doctorante, mais à modérer. « Il ne s’agit pas s’interdire de citer ces auteures ou de les mettre à profit pour attirer l’attention sur la vulnérabilité des femmes enceintes qui est bien réelle. Mais l’universalisation est dangereuse. »
Un article à lire au complet dans l’uniscope n°620
« La grossesse, la psychiatrie et le féminisme : des relations ambiguës »
Jeudi 23 février, de 12h15 à 13h45
Géopolis 5799
Entrée libre