Claudia Bagni, professeure ordinaire à la FBM et directrice du Département des neurosciences fondamentales de l'UNIL, prononcera sa Leçon inaugurale le jeudi 16 mars 2017, 17h15, Auditoire Alexandre Yersin, CHUV. Cette Leçon a lieu dans le cadre de la Semaine du cerveau 2017.
Claudia Bagni travaille depuis une quinzaine d’années sur la complexe «machinerie» des protéines au sein des synapses. «Partant d’une approche très fondamentale, je me suis de plus en plus intéressée aux handicaps mentaux», explique la professeure, qui a notamment œuvré à l’Université de Rome «Tor Vergata» et à l’Université catholique de Louvain.
Elle se penche sur le syndrome de l’X fragile (FXS), une mutation du chromosome X touchant un garçon sur 4’000 et une fille sur 6’000, et qui peut entraîner un retard cognitif sévère. Dans sa forme «complète», cette mutation se caractérise par l’absence de la protéine FMRP, très impliquée dans le métabolisme de l’ARN. Basées sur des souris et des drosophiles, ses recherches ont mis en évidence un lien au niveau moléculaire entre le FXS et d’autres maladies comme la schizophrénie (SCZ) et les troubles du spectre de l’autisme (TSA) à l’échelon des synapses. Toutes ces pathologies sont caractérisées par une altération du protéome synaptique et sont désormais réunies sous la dénomination de «synaptopathies». Son équipe aborde une question fondamentale: quelles variations des mécanismes moléculaires induisent des anomalies dans la connectivité cérébrale? Et par voie de conséquence des pathologies comme le syndrome de l’X fragile, l’autisme ou la schizophrénie?
Un autre axe de recherche est le cancer. En effet, des études cliniques ont montré un risque réduit de développer un cancer chez les patients touchés par le FXS. Quels sont les mécanismes à l’œuvre? Pourquoi ces patients sont-ils protégés? Ce sont les questions auxquelles Claudia Bagni et son groupe tentent de répondre, travaillant sur les glioblastomes, les cancers du sein et les mélanomes.
«Après quinze ans passés à étudier ces mécanismes moléculaires et leurs dysfonctionnements, notre ambition est maintenant d’essayer de les réparer». La professeure milite ainsi pour des neurosciences plus intégrées, «translationnelles», avec un dialogue constant entre la clinique et le fondamental. Un cadre qu’elle a trouvé à la FBM, où elle souhaite notamment créer des ponts avec la physiologie, et avec ses pairs cliniciens du CHUV, en neurosciences, en psychiatrie et en oncologie.