Alexandre Reymond, professeur ordinaire à la FBM et directeur du Centre intégratif de génomique (CIG) de l'UNIL, prononcera sa Leçon inaugurale le jeudi 8 décembre 2016, 17h15, Génopode B, UNIL-Sorge.
C'est son goût pour l'ornithologie et la mammalogie qui ont conduit Alexandre Reymond à la biologie. Une passion assez éloignée de ses objets de recherche actuels, lui qui travaille sur les maladies rares, mais qu'il entretient encore: il contribue, par exemple, à l'Atlas des oiseaux nicheurs de Suisse, mis en place par la Station ornithologique de Sempach, avec d'autres collègues lève-tôt de la Faculté... Des collègues qu'il a connu 20 ans plus tôt à l'UNIL, où il a fait ses études de biologie. Alexandre Reymond a ensuite obtenu son PhD à l'ISREC, suivi d'un post-doctorat en génétique à Boston et de séjours à Milan et à Genève. Il est revenu à l'UNIL en 2004, nommé professeur assistant, puis associé en 2009 et professeur ordinaire en 2016. «Il faut relever la qualité des infrastructures de la FBM, qui permet de mener une recherche de haut niveau», souligne celui qui a pris la direction du CIG en 2015.
Ses recherches explorent les liens entre variations génomiques et différences phénotypiques («l'aspect extérieur» d'un individu). Il s'intéresse en particulier à des régions instables du génome appelées CNVs (Copy Number Variant). Ces régions peuvent se dupliquer à différents degrés selon les personnes. Elles seront par exemple présentes en une copie chez un individu, en deux chez un autre, et ces différences individuelles vont potentiellement influencer le phénotype. Ces dernières années, ses travaux portent sur un CNV en particulier, un petit segment du bras court du chromosome 16, particulièrement sujet aux délétions et duplications. Une personne sur 1000 (soit 350'000 Européens) présente un réarrangement à cet endroit-là: «Nous avons pu démontrer qu'en cas de délétion, il y a risque d'obésité; à l'inverse, en cas de duplication, il y a risque de sous-poids». Surtout, les deux types de réarrangement sont associés à un risque accru d'autisme et une diminution de quotient intellectuel.
Outre ses activités au CIG, Alexandre Reymond collabore à de grands consortiums internationaux, tel le projet «GENCODE», qui ambitionne de définir toutes les parties du génome transcrites en ARN.
Ses travaux sont financés par le FNS, la Commission européenne (Horizon 2020), le NIH, SystemsX.ch et des fondations, dont la Simons Foundation Autism Research Initiative (SFARI).