Benoît Frund, vice-recteur Durabilité & Campus de l'UNIL, commente le rapport final de l'étude de stationnement effectuée à l'UNIL de janvier à juillet 2014.
Dans le cadre de la politique de mobilité de l'UNIL, une étude des habitudes des automobilistes réalisée à partir de puces RFID placées sur les pare-brise des véhicules s'est déroulée de janvier à juillet 2014. Cette étude s'est portée uniquement sur les parkings Sorge et Dorigny. Le vice-recteur du dicastère Durabilité et Campus Benoît Frund en commente les résultats.
Quels sont les résultats principaux du rapport final de l'étude de stationnement ?
Benoît Frund:Globalement, cette étude vient confirmer plusieurs tendances déjà supposées. En terme d'utilisation, on constate que la majorité des usagers du parking arrive le matin et repart le soir. Néanmoins, on note un creux significatif autour de midi qui peut s'expliquer soit par des personnes profitant de la pause pour faire une course, soit par des personnes travaillant à mi-temps (environ 30% des mouvements durent entre 1h30 et 4h).
On remarque également une forte diminution de la fréquentation durant les vacances de Pâques (4 à 5 fois moins d'activité) et d'été (8 à 10 fois moins d'activité). Ceci nous amène à réfléchir aux usages alternatifs possibles durant ces périodes.
Enfin et sans surprise, on constate une forte tendance des usagers à se parquer au plus proche du bâtiment où se trouve leur bureau. Cette information sera à considérer pour réévaluer la pertinence des différentes zones de stationnement actuelles.
En terme de profil d'usager, on note une relative parité homme/femme dans la durée d'utilisation, néanmoins il y a sensiblement plus de mouvements chez les femmes
Par ailleurs, on constate qu'une part importante des usagers des parkings provient de Lausanne, de l'Ouest-Lausannois et du Gros de Vaud. Cela confirme l'impression que beaucoup d'usagers habitent relativement près du campus dans des zones bien desservies par les transports en commun. Ceci s'explique par le fait qu'à l'heure actuelle, seuls les étudiants sont soumis à certains critères pour bénéficier d'un macaron (notamment : le lieu de résidence et la desserte en transport public). En conclusion, on peut donc estimer que le jour où le nombre de demandes de macarons excédera l'offre, l'extension de ces critères aux collaborateurs permettra de libérer bon nombre de places. Néanmoins, ceci n'est pas d'actualité pour ces prochaines années car la Direction entend avant tout responsabiliser ces automobilistes et encourager un usage raisonné de la voiture sans avoir à recourir à des mesures contraignantes.
Concrètement, qu'allez-vous faire de ces résultats?
Tout d'abord, il faut préciser que ce projet d'étude du stationnement a abouti à la création d'une plateforme informatique de visualisation des données permettant de faire une multitude de requêtes selon différents critères (par parking, par jour de la semaine, par statut d'usager, etc.). Cette interface dynamique a permis de très rapidement voir les différentes tendances en terme d'utilisation de la ressource et de profil d'usager. Ces informations ont orienté les décisions prises par la Direction en matière de stationnement avant l'été.
Le comité de projet chargé de la mise en oeuvre des prochaines étapes de la politique de stationnement, notamment le contrôle de l'accès de certains parkings par des barrières et la possibilité d'un macaron à temps partiel, va s'appuyer sur ces résultats pour affiner son travail.
Le rapport final, disponible pour toutes personnes intéressées (Cf lien-ci-dessous) expose le bilan de l'ensemble de cette étude pilote et présente une synthèse des résultats les plus pertinents issus de la plateforme de visualisation des données.
Plus généralement, comment la hausse des prix des parkings a-t-elle été accueillie ?
Dans l'ensemble, cette augmentation a été bien accueillie par la majorité des personnes concernées, soit environ 17% de la communauté UNIL, qui adhère à l'idée que le prix du macaron doit permettre de couvrir les coûts engendrés par les parkings. C'est une question d'équité et de cohérence, l'UNIL ne peut pas continuer de subventionner les personnes venant sur le campus en voiture.
Néanmoins, il est vrai qu'une minorité d'usagers des parkings peine à admettre qu'à l'heure actuelle, disposer d'une place de parc sur son lieu de travail est déjà un privilège et que les tarifs pratiqués sur le campus (moins de CHF 30/mois) sont bien en-dessous des prix du marché.
Cette hausse des prix a-t-elle découragé des usagers de payer une place parc?
Non, le nombre d'autorisations accordées pour le semestre d'automne 2014 est similaire aux années précédentes (soit environ 1'800 macarons dont 450 à des étudiants).
Quelles sont les suites des travaux du Comité de projet mobilité ?
D'une part, un groupe de travail opérationnel regroupant les services UNISEP, UNIBAT et le Ci va travailler sur le réaménagement de certains parkings en vue de l'installation d'un dispositif de contrôle avec barrières et son intégration dans le système informatique actuel.
D'autre part, l'ensemble du comité de projet, constitué de représentants du personnel, des étudiants et des facultés, va se pencher sur les modalités concrètes de la nouvelle offre de stationnement, notamment la tarification à temps partiel, l'encouragement au covoiturage, la gestion des zones horodateur, etc.
En résumé, un groupe restreint va s'occuper de toute la partie technique et le comité de projet va travailler à développer une offre tirant au maximum parti des possibilités offertes par le nouveau système.
Quels sont encore les points importants à résoudre ?
Sur le plan technique, l'intégration du dispositif de barrières et de payement à temps partiel dans le système informatique de gestion des parkings constitue un élément important. Sur le plan de l'offre, il faudra établir les modalités fines du macaron à temps partiel (est-ce que c'est à 50% ? à 50% et à 75% ? pourcentage réparti sur un mois, 6 mois ou une année ?).