Le 11 septembre 2014 à Interlaken s'est tenu le congrès annuel de la Société Suisse de Gastroentérologie (SSG). A cette occasion, la SSG a attribué deux prix à Alain Schoepfer, PD et MER1 à la FBM et Michel Maillard, chef de clinique, tous deux au Service de gastroentérologie du CHUV.
Alain M. Schoepfer, PD & MER1 à la FBM, médecin adjoint au Service de gastroentérologie du CHUV, s'est vu attribué le Prix d'Honneur 2014 pour ses découvertes relatives à l'oesophagite à éosinophiles (EE). Les résultats de ces travaux de recherche ont été publiés dans le prestigieux journal Gastroenterology.
Décrite pour la première fois en 1993, cette pathologie est diagnostiquée de plus en plus fréquemment. En Suisse, une personne sur 2'000 serait affectée par cette inflammation chronique de l'oesophage qui se manifeste par des troubles de déglutition. Beaucoup de questions restent encore ouvertes quant à l'évolution sur le long terme de cette maladie.
Les travaux du Dr Schoepfer et de son équipe ont permis de lever le voile sur une partie de ce mystère: Sur la base des données de 200 patients atteints d'EE, il a été démontré que, si l'oesophagite à éosinophiles n'est pas traitée, le risque de sténose de l'oesophage augmente drastiquement avec le temps. Une sténose étant un rétrécissement du canal, cela représente un facteur de risque majeur pour les impactions alimentaires. Ces découvertes confirment donc l'importance de diagnostiquer cette pathologie le plus tôt possible et de la traiter sur le long terme.
Michel H. Maillard, chef de clinique au sein du même service, a quant à lui remporté le Prix IBD 2014 (IBD pour Inflammatory Bowel Diseases) pour ses découvertes sur le rôle de la protéine Tollip (Toll interacting protein) dans l'intestin. Les résultats de ces travaux de recherche ont été publiés dans le journal Inflammatory Bowel Diseases.
Actifs dans la recherche fondamentale, le Dr Maillard et son équipe s'intéressent aux mécanismes moléculaires des maladies inflammatoires intestinales. Afin d'explorer le rôle de la protéine Tollip dans ces mécanismes, ils ont eu recours à des souris qui n'exprimaient plus cette protéine en raison d'une mutation génétique. De cette manières, ils ont découvert que ces souris étaient plus susceptibles de développer une colite (maladie inflammatoire de l'intestin) que des souris ordinaires, et ce pour deux raisons: sans Tollip, l'intestin devient d'une part plus perméable et, d'autre part, la mort cellulaire augmente à la surface de l'épithélium. Ils ont ainsi pu démontrer l'importance de la protéine Tollip dans la réponse anti-inflammatoire intestinale chez les souris.