Journée d'études. Inscriptions jusqu'au 30 août 2014.
Assises du français
Mercredi 10 septembre 2014
Université de Lausanne - Campus Dorigny - Amphipôle A
Cette journée de réflexion et de débats a pour premier objectif de permettre la rencontre des enseignants de français romands, quel que soit le niveau auquel ils interviennent, depuis le premier cycle jusqu'à la fin des études universitaires. Elle a pour second but de procéder à un bref état des lieux des attentes actuelles en matière de langue, de la capacité de nos élèves et étudiant.e.s à y répondre, des moyens que nous mettons en oeuvre pour les y aider.
Les deux temps qui composent cette journée sont conçus de façon complémentaire. La matinée sera l'occasion d'un bilan assez général sur le « niveau » de langue de la génération en cours de scolarité et sur la façon dont les exigences langagières communes sont actuellement construites par la Cité et l'École. L'après-midi sera consacrée à une réflexion sur le « filé » pédagogique d'un point d'expression qui ne se laisse pas réduire à un ensemble de règles grammaticales faciles à édicter et donc a priori à enseigner, mais qui engage un certain « sentiment de la langue » que nous souhaitons transmettre à nos élèves et étudiant.e.s.
PROGRAMME DE LA JOURNEE
9h00 : Ouverture de la journée par François Rosset, Doyen de la faculté des Lettres.
9h15 : Conférence d'ouverture : « Le français imaginaire et la norme », par Gilles Philippe.
Premier temps : Les attentes sociales
9h45 : Les tests de français : une photographie de la langue ?
10h45 : Pause.
11h15 : Table ronde et débat avec le public.
Notre relation à la langue française semble aujourd'hui déterminée par deux tendances contradictoires. D'une part, une légitime méfiance envers toute exigence trop étroite accompagne une évidente et peut-être moins légitime désacralisation de l'idée même de norme. En matière de correction orthographique ou grammaticale, de précision lexicale et de compétence rédactionnelle ou d'expression orale, les attentes collectives maintiennent, d'autre part, toute leur emprise ; elles déterminent en partie le destin social et professionnel des individus.
La première demi-journée des Assises du français sera consacrée à interroger ces tendances contradictoires et à en mesurer les conséquences. On prendra principalement appui sur les tests de langue que proposent diverses instances professionnelles ou académiques. Que la finalité de ces tests soit sélective, certifiante ou seulement indicative, leurs questionnaires permettent d'observer le positionnement et le déplacement de nos attentes ; leurs résultats offrent par ailleurs une « photographie » des compétences langagières d'une génération donnée.
Nous commencerons par quatre brèves présentations de tests de nature, visée et niveau différents (épreuves cantonales de référence, HEP, section de français de l'Unil, test d'entrée en apprentissage du Centre patronal vaudois). Ces présentations pourront aborder les points suivants : comment définir l'esprit et le fonctionnement général du test ? par qui celui-ci est-il conçu ? quel est ici le standard langagier de référence ? quels sont les critères de correction ? quelle est la hiérarchie des fautes ou des qualités ? postule-t-on des connaissances en termes de métalangage grammatical ? autorise-t-on le dictionnaire ? l'existence de logiciels de correction a-t-elle modifié nos exigences orthographiques ? dans les productions rédigées, comment se fait la pesée entre la valeur du raisonnement et celle de son expression ? Sur tous ces points, la parole sera ensuite donnée à la salle.
Second temps : Les réponses pédagogiques
13h30 : Introduction : la place du français dans le Plan d'Études Romand.
14h00 : Séance 1 (primaire et secondaire 1).
14h45 : Pause.
15h15 : Séance 2 (secondaire 2 et professionnel).
En tant qu'enseignants de tout niveau, nous observons une grande difficulté chez nos élèves et étudiant.e.s à maîtriser le système des reprises et, en particulier, des reprises pronominales. Or, la pronominalisation est inscrite dans le Plan d'Études Romand dès le premier cycle (partie 2, objectif d'apprentissage L1-16) ; elle demeure un élément central de l'apprentissage de la production écrite de l'élève tout au long de sa scolarité obligatoire (PER L1 26, L1 36) et au-delà.
L'extrait d'une introduction de dissertation peut illustrer les difficultés que rencontre communément un.e étudiant.e de première année d'université :
"Au Moyen Age, l'héritage qu'a laissé la chanson de geste donne naissance au roman courtois. Issues de la matière de Bretagne, ces oeuvres rédigées en octosyllabes donnent une place beaucoup plus importante à l'amour et plus particulièrement à la femme. On parle dès lors de fin amor, pour parler d'un amour parfait, idyllique, où le chevalier est prêt à tout pour sa dame. Chrétien de Troyes et Marie de France ont vécu à cette même époque. Première femme poète connue, il paraîtrait qu'elle lui a inspiré la matière de Bretagne, c'est pourquoi il lui a dédié Le Chevalier à la charrette. Ce dernier a été rédigé d'une manière conjointe au Chevalier au lion dans les années 1175-1181. Les Lais de Marie de France sont, eux, datés de la fin du XIIe siècle."
Nous pourrons réfléchir ensemble sur les points suivants :
- Au niveau auquel nous enseignons, quelles difficultés observons-nous dans la mise en oeuvre du système des reprises ?
- Comment évaluons-nous le handicap créé par ces difficultés sur les capacités rédactionnelles de nos élèves et étudiant.e.s et sur leur aptitude à exprimer un raisonnement cohérent ? Considérons-nous ce point comme important ou secondaire ? Y a-t-il ici pour nous « faute » ou simple « maladresse » ?
- Quelles pratiques mettons-nous en oeuvre pour travailler le système des reprises et en particulier des reprises pronominales ? Quels autres moyens pourraient encore être imaginés ?
16h00 : Conférence de clôture : « Quelques réflexions sur la variation graphique en français contemporain », par Marie-José Béguelin.
16h30 : Fin de la journée.
Comité d'organisation
Valérie Cangemi, Marie Capel, Noël Cordonier, Valérie Michelet-Jacquod, Gilles Philippe, Daniel Seixas Oliveira, Filippo Zanghi.
Contact
Noël Cordonier (noel.cordonier@unil.ch) et Gilles Philippe (gilles.philippe@unil.ch)
Informations pratiques
secretariat-francais@unil.ch.
Inscription
Nous vous prions de bien vouloir envoyer vos nom(s) et prénom(s) à assises@unil.ch avant le 30 août 2014. Si vous souhaitez participer au repas organisé à midi (prix : CHF 25.-), merci de l'indiquer dans votre message. Les cafés proposés lors des pauses seront offerts.