Les 2 et 3 mai, la Missa Cellensis sera interprétée par le Choeur universitaire à Saint-François.
Si, quand nous parlons des trois grands compositeurs classiques, nous avons l'habitude de mentionner Mozart, Beethoven et Haydn, nous oublions bien souvent que ce troisième est celui qui influença les deux autres et que son oeuvre est plus que considérable. Franz Joseph Haydn est celui qui écrivit le plus de symphonies, plus de cent, contre quarante-et-une pour Mozart et neuf pour Beethoven. Il composa aussi plus d'une dizaine d'opéras et quatorze messes, pour ne citer que cette petite partie de son oeuvre. Pourtant, à cause des injustices de l'histoire, Haydn est un peu l'enfant pauvre de la trinité classique ; ses oeuvres sont méconnues et moins jouées que celles de Mozart et Beethoven, et c'est probablement une erreur.
Dès lors, on ne peut que féliciter le choix de la jeune cheffe de choeur, Fruzsina Szumori, qui, dès sa première année à la tête du Choeur Universitaire de Lausanne, choisi de monter la Missa Cellensis. Cette messe est probablement l'une des premières du compositeur viennois, mais elle ne souffre aucunement d'hésitations ou d'inexpérience de jeunesse. Au contraire, Haydn venant d'accéder au poste de Kappelmeister à Eszterháza, montre tout son génie et son expérience en matière d'art choral. Toutes ces années passées enfant comme choriste ont donné au musicien une sensibilité toute particulière de l'orchestration du choeur et des solistes. La lumière et l'énergie sont présentes du début à la fin de la messe. La subtilité est à chaque mesure une source d'émerveillement. Malgré sa simplicité, cette oeuvre est un petit bijou qui recèle une multitude de nuances et qui prend toute son ampleur dans la complexité de l'interprétation de ses détails.
Les huit mois de travail du Choeur Universitaire ne sont pas de trop pour apprivoiser cette messe. Et grâce au travail acharné de la cheffe Szumori et de son équipe de répétiteurs, les concerts des 2 et 3 mai prochains au Temple de Saint-François à Lausanne risquent bien d'être de grands moments de musique. De plus, le choeur étant accompagné de l'Ensemble Baroque du Léman, qui est expert dans les oeuvres de cette période musicale, et de solistes comme Annamaria Barabas, soprano, Véronique Meylan Rossier, alto, David Hernandez, ténor, et Geoffroy Perruchoud, basse, ces deux soirées devraient être à la hauteur des attentes des amateurs de musique.