L'Université de Lausanne et le CHUV renforcent la lutte contre le cancer grâce à la nomination du professeur George Coukos. Ce pionnier de l'immunothérapie rassemblera les compétences cliniques et scientifiques lausannoises au sein d'un Département d'oncologie destiné à offrir aux patients de nouveaux soins personnalisés.
Venu de Philadelphie, où il a créé le Centre de Recherche sur le cancer de l'ovaire à l'Université de Pennsylvanie, George Coukos est à 50 ans l'une des figures majeures de l'immunothérapie du cancer et un expert international des cancers gynécologiques. Son arrivée le 1er juillet 2012 à Lausanne permettra de réunir au sein d'un nouveau Département d'oncologie CHUV-UNIL (opérationnel dès le 1er janvier 2013) toutes les forces en présence afin de constituer un centre d'excellence en oncologie unique en Europe. Celui-ci offrira une prise en charge individualisée des patients et une combinaison entre actuelles et nouvelles chimio et radio thérapies, nouvelle thérapie moléculaire personnalisée et immunothérapie.
Alliant les soins et la recherche dans un esprit d'innovation, ce centre d'excellence va se développer en intégrant les multiples compétences actuelles et en recrutant de nouveaux experts mondiaux dans plusieurs types de cancer. Ce département UNIL-CHUV regroupera les services d'oncologie médicale, de radio-oncologie, d'hématologie et l'activité de transplantation de moelle osseuse du CHUV. Il comprendra en outre le Centre Ludwig de l'Université de Lausanne pour la recherche sur le cancer, où se pratique une recherche de pointe dans le domaine de l'immunothérapie et dont Georges Coukos prendra la direction.
Combiner les approches thérapeutiques
Ce nouveau département travaillera également avec tous les autres soignants en oncologie pour former des pôles d'excellence dans différents types de cancer. Cette approche intégrée de la maladie permettra d'optimiser la prise en charge des patients. A terme, plusieurs cliniciens et chercheurs rejoindront l'équipe dirigée par George Coukos, nommé professeur ordinaire à la Faculté de biologie et de médecine de l'UNIL. «Sur la base d'un diagnostic moléculaire et cellulaire de chaque tumeur, des choix thérapeutiques seront réalisés dans le but de repousser les frontières actuelles en combinant plusieurs approches», explique-t-il.
En outre, des collaborations étroites seront menées avec l'ISREC et d'autres équipes de l'EPFL, ainsi qu'avec des partenaires pharmaceutiques dans le but d'augmenter et d'accélérer les essais cliniques. «Ces multiples associations nous permettront d'offrir aux patients du CHUV les approches thérapeutiques les plus novatrices, affirme le professeur. Nous aurons accès aux derniers médicaments élaborés dans les pharmas partenaires, à l'immunothérapie et à toutes les technologies développées au sein des laboratoires lémaniques ou à travers des collaborations internationales. Avec la radiothérapie et la chirurgie la plus avancée, les patients du CHUV bénéficieront ainsi de soins multidisciplinaires, novateurs et personnalisés».
Produire les cellules immunitaires du futur
«Une nouvelle approche moléculaire ciblant directement la tumeur est essentielle», souligne George Coukos, qui veut faire du Département d'oncologie CHUV-UNIL un site majeur pour ces essais cliniques en Suisse et en Europe. Il compte également développer l'immunothérapie dans une approche vaccinale et génétique qui reconfigure les cellules immunitaires du patient pour les aider à reconnaître et à combattre la tumeur. Un nouveau laboratoire clinique sera créé pour produire ces cellules immunitaires de demain. L'accent est porté sur la recherche dite translationnelle - à travers la biologie du cancer, le développement des nouvelles thérapies, l'imagerie moléculaire - qui s'adresse à chaque patient pour comprendre sa maladie et lui administrer les soins les plus performants issus des laboratoires et testés en clinique. «Cette collaboration étroite entre cliniciens et biologistes permettra de mieux comprendre les mécanismes du cancer et de concevoir une thérapie personnalisée encore inédite», poursuit le professeur.
Cette approche globale a pour ambition de prolonger la vie des malades et d'en améliorer la qualité, comme c'est déjà le cas aujourd'hui, mais elle vise également à guérir davantage de patients dans une conception personnalisée. «Nous allons arriver à guérir le cancer chez de plus en plus de personnes», conclut George Coukos.