L'écotoxicologue Nathalie Chèvre et le professeur Suren Erkman organisent une série d'ateliers sur les substances chimiques dans les eaux. La première édition réunira notamment le pharmacologue Jacques Diézi et la Conseillère nationale Isabelle Chevalley.
Micropolluants. Ce terme générique désigne des substances chimiques omniprésentes dans l'environnement en petites quantités et qui émanent de produits utilisés quotidiennement: médicaments, peinture utilisée sur les bâtiments, détergents, crèmes pour le corps, etc. Depuis une dizaine d'années, le phénomène occupe chercheurs et décideurs politiques, car ces substances peuvent produire des effets désastreux sur les espèces végétales et animales, comme en témoignent les perturbateurs endocriniens, tenus pour responsables de la féminisation des poissons dans certains lacs et rivières.
Principe de précaution
Quant aux conséquences sur l'être humain, elles restent délicates à démontrer. « Il est difficile d'établir une relation de cause à effet entre une substance chimique et un dérèglement précis. En effet, leurs concentrations sont faibles et ce sont surtout les cocktails qui posent problème » explique l'écotoxicologue Nathalie Chèvre. Face à l'ampleur du phénomène, elle recommande néanmoins d'appliquer le principe de précaution.
Aussi, elle coorganise une série d'ateliers qui réuniront notamment chercheurs, acteurs politiques et industriels. Ils ont pour but d'explorer des pistes pour une meilleure gestion de substances ciblées (médicaments, cosmétiques, bâti) dans les eaux, au niveau législatif, mais aussi commercial. Le premier événement, qui se déroulera le 29 juin, portera sur les résidus médicamenteux.
«Dans les hôpitaux, on peut réduire les pratiques désastreuses qui consistent à jeter de grandes quantités de médicaments dans l'évier. Sur le plan commercial, on peut prendre exemple sur la Suède, où il existe un labelling vert, qui indique les médicaments les moins dommageables pour l'environnement. Avec ces ateliers, nous souhaitons entamer le dialogue», précise Nathalie Chèvre.
La première partie de la journée s'adresse aux acteurs concernés. Dès 18h, les débats seront ouverts au public. Ces ateliers donnent suite à l'ouvrage « Alerte aux micropolluants », coécrit en 2011 par Nathalie Chèvre et Suren Erkman.