Nommé professeur ordinaire à l'Université de Lausanne, Matthias Stuber va piloter les collaborations dans le domaine de l'imagerie par résonance magnétique à l'UNIL-CHUV en vue d'améliorer la prise en charge des maladies cardiovasculaires et neurologiques.
Né en 1965 à Bienne, Matthias Stuber rejoint le CHUV et la Faculté de biologie et de médecine de l'Université de Lausanne (FBM-UNIL) après avoir passé ces treize dernières années aux Etats-Unis, au sein notamment de la division recherche en IRM de la Johns Hopkins University à Baltimore. Ce scientifique de renommée internationale, formé à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zürich), apportera sa précieuse vision d'ingénieur aux cliniciens de l'UNIL-CHUV selon un nouveau modèle de collaboration encore très rare en Suisse.
Il s'agit d'organiser ce travail d'équipe dans le cadre du Centre d'imagerie biomédicale (CIBM) inauguré en mai 2007 par l'UNIL, le CHUV, l'UNIGE, les HUG et l'EPFL. Principal outil d'investigation du CIBM, l'imagerie par résonance magnétique doit ses récents progrès aux scientifiques académiques qui ont permis aux industriels d'améliorer les appareils, d'où la nécessité de renforcer encore ce domaine de recherche au sein des universités. L'UNIL se réjouit dès lors d'accueillir le professeur Matthias Stuber afin de développer les techniques d'imagerie utilisées dans les neurosciences et les maladies cardiovasculaires et métaboliques. Rattaché au Département de radiologie de la FBM-UNIL et du CHUV, Matthias Stuber travaillera étroitement avec le nouveau Centre de résonance magnétique cardiaque (CRMC) inauguré en mai 2009 et dirigé par le professeur Jürg Schwitter.
Spécialiste des coronaires, Matthias Stuber sera un atout précieux dans la lutte contre des maladies cardiaques fréquentes comme l'artériosclérose. Complexes et souvent asymptomatiques, les lésions coronariennes peuvent être détectées avant la survenue d'un infarctus grâce à diverses techniques parmi lesquelles l'IRM, qui permet notamment de capter et de quantifier les mouvements et le débit cardiaque avec précision. «Le coeur bouge et n'est donc pas facile à observer, explique le chercheur. Des difficultés techniques persistent et mon rôle, en collaboration avec les médecins, biologistes, physiciens et ingénieurs, consistera à développer de nouvelles méthodes d'IRM assez précises pour permettre l'identification et la caractérisation des lésions coronariennes avant et après le traitement.» Les artères coronaires représentent un enjeu majeur en matière de santé publique et les techniques d'imagerie développées dans ce domaine permettront de mieux connaître également d'autres artères importantes comme les carotides, qui alimentent le cerveau.
Le potentiel d'amélioration de l'imagerie par résonance magnétique est énorme. A l'heure où les jeunes talents suisses se dirigent vers l'économie ou s'installent durablement à l'étranger, l'engagement d'un scientifique comme Matthias Stuber est une bonne nouvelle pour l'UNIL-CHUV et pour l'Arc lémanique.